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Qu'est ce que ça change vraiment d'être sponsorisé ?


Dossiers
Par Claire Renaut   
Mardi, 12 Octobre 2010 09:23

 

 

"Etre sponsorisé par une room de poker est le rêve de tout joueur de poker. Cela représente la consécration, la reconnaissance. C'est un réel confort car cela nous apporte une assise financière nécessaire pour nous aider à jouer le circuit poker. En effet parcourir le monde pour participer aux plus grands tournois à un coût important (hôtel, avion, buy-in des tournois, etc) qui cumulé l'un à l'autre représente un coût substantiel à la fin de l'année. Et dans un domaine comme le poker de tournoi ou la variance est très importante être sponsorisé devient indispensable. Une fois ce coût financier absorbé par le sponsor cela permet aux joueurs sponsorisés de se focaliser sur ce qu'ils savent faire de mieux : jouer." Valentin Messina

Difficile de mieux résumer la notion de sponsoring que par cette définition de Valentin, nouvellement membre de la Team Everest France. Sauf que nous avons également décidé de nous pencher du côté des conséquences moins connues d'un contrat. Suivez le guide.

 

Qu’est ce qu’un contrat de sponsoring ?


Il existe en France une cinquantaine de joueurs sponsorisés (voir l’article avec la liste complête des joueurs sponsorisés en France ici).
Ce qui est considéré comme un St Graal par nombre de joueurs présente des avantages évidents mais aussi des changements de taille dans les habitudes : augmentation du nombre de tournois joués, nouvelle exposition médiatique, quotidien bouleversé, obligations diverses, entrées d’argent variables et surtout une pression subie bien supérieure à ce que l’on pourrait penser.

Car contrairement aux idées reçues, être sponsorisé n’est pas une garantie de tranquillité budgétaire. Il est déjà très important de préciser que les contrats peuvent être extrêmement différents d’un joueur à l’autre : certains ont des droits à l’image, d’autres des frais de défraiement, d’autres encore uniquement des buy-ins et d’autres enfin, des contrats avec une part plus ou moins importante pour le online (rake back avantageux et plus ou moins d'argent versé directement sur le compte régulièrement). Et souvent, les quatre à la fois, avec des possibilités de bonus en cas d'apparitions TV ou de tables finales.

Chaque contrat offre donc un montant global compris entre 50 000 et 500 000 euros (fourchette large excluant les contrats hors-norme de certaines superstars) dont la somme est répartie entre les différents domaines cités précédemment mais dont la partie la plus importante est, hormis pour les contrats online, consituée de buy-ins. La majorité des contrats oscillent toutefois aux alentours de 100 000 euros.

Certains sites peuvent exiger un retour sur investissement sous forme d’un prélèvement sur les gains (cette somme étant souvent capée en haut comme en bas : ainsi, le site peut ne pas prendre de pourcentage sur un gain inférieur à X euros et ne touchera en fin d’année qu’un maximum de Y euros). Cette pratique n’est toutefois pas la plus fréquente. Généralement, les joueurs sponsorisés empochent la totalité de leurs gains sans avoir à reverser quoique ce soit (et surtout pas le buy-in). Ce qui ne veut pas dire que la pression n’existe plus, loin de là…

 

Une pression en chasse une autre


"Être sponsorisé représente un immense soulagement: on a fait (un peu) ses preuves, on croit en nous, on va nous donner les moyens de ship un EPT (ou pas). Mais loin d'être un achèvement, c'est un retour en ligne de départ. Tout est à prouver à nouveau. Sortir d'un tournoi, en ce qui me concerne tout du moins, est encore plus dur psychologiquement maintenant, même si le buy-in ne disparaît plus de ma poche... Une peur de ne pas se montrer à la hauteur qui n'existait pas avant...
A cela s'ajoute les toutes nouvelles responsabilités de représentation. Quand je ne jouais qu'en cash game (ou presque), je n'avais de compte à rendre à personne et je gérais mon temps comme bon me semblait." Lucille Cailly

"Personnellement, le sponsoring n'est pas une fin mais plutôt le début d'une nouvelle aventure. La quasi totalité des joueurs sponsorisés n'ont pas de salaire et doivent "perfer" pour "manger". Le seul changement (et pas des moindre) est de pouvoir participer aux plus beaux tournois de la planète sans piocher dans sa bankroll. A part cela, tout est exactement pareil, il faut jouer son meilleur poker sinon l'argent ne rentre pas et les chances que le contrat soit reconduit diminuent. Pour moi, la pression est la même, le bonheur est le même et le gout amer de la défaite est le même."
Pedro Canali

"Etre sponsorisé n'a pas que des avantages car si on vous donne l'opportunité de jouer en "freeroll" vous êtes désormais sur le devant de la scène pokeristique et la pression se fera nettement ressentir. Vous vous sentirez obligé de "prouver" à la communauté poker mais aussi à votre sponsor que vous méritez cette confiance accordée. Pour ma part, je prend très au sérieux ce contrat avec Everest Poker, et j'ai dorénavant encore plus soif de victoire qu'avant. Après chaque élimination de tournoi je suis très déçu pour moi même mais davantage pour mon sponsor ; attention donc à ne pas trop se mettre la pression durant les tournois nous empêchant de jouer notre meilleur A-game. Cette "pression" se ressent aussi online lors de mes parties de cash game high stakes sur Everest où je me dois de bien jouer face aux autres regulars qui pourraient avoir une forme de "jalousie" envers nous. L'avantage est que cela me pousse à très bien jouer et à rester concentré à 200% lors de mes sessions." Valentin Messina

En effet, pour de nombreux joueurs, ne plus faire de résultats en tournoi est encore plus stressant une fois sponsorisé car perdre son contrat l’année suivante, c’est presque pire que ne pas avoir eu de contrat du tout. C’est un synonyme de "Bon, on t’a donné ta chance mais tu as été mauvais. On ne veut plus de toi.", qui porte directement atteinte à l’égo et à l’estime de soi, alors que tout le monde connait la réalité injuste et incontrôlable des good/bad runs. Plus dure sera la chute…

De même, porter un logo, c’est faire partie d’un groupe de privilégiés. Sans un minimum de résultats derrière, c’est comme porter un logo avec le mot "imposture" dessus. Car personne ne blâmera un joueur non-sponsorisé pour ne pas avoir de résultats. En revanche, les médias, les "collègues" et les dirigeants du site en question peuvent se montrer bien plus impitoyables avec un joueur ne scorant pas régulièrement. Sauf si ce dernier est un bon communiquant. Ce qui nous amène au sujet suivant.

 

L’importance de l'exposition médiatique


Tout le monde sait qu’il est beaucoup plus simple pour une fille, jolie qui plus est, d’être sponsorisée. De même, il est beaucoup plus simple pour un joueur ayant du bagout et du charisme (et peu de résultats) de se dégoter un contrat que pour un excellent joueur online invisible à la caméra et qui fait une faute de français à chaque fois qu’il marmonne dans sa barbe.

Car les sites ne paient pas des joueurs une fortune juste pour que ces derniers soient pris en photo avec leur logo aux tables. Un joueur sponso se doit de répondre à toutes les interviews demandées et d’être au mieux de sa forme à l’écran, tout en parlant du site en des termes élogieux. Il est un ambassadeur du site et se doit de le représenter au mieux par tous les différents moyens possibles : vidéos (chaque site possède désormais sa propre équipe vidéo pour suivre ses joueurs), interviews papier, blogs, séances photos, présence active sur les réseaux sociaux et, surtout, personnalité qui permet aux joueurs amateurs de s’identifier ou de suivre les aventures de l’équipe avec plaisir.

Ces derniers points sont toutefois variables en fonction des résultats de chacun. En effet, avoir 1 million de gains en tournoi live permet d’être beaucoup plus tranquille : plus besoin de faire des blogs avec assiduité ou de se faire remarquer dans toutes les vidéos…

L’exemple facile de Guillaume de la Gorce, récemment parti de Winamax, résume la situation : Guillaume est d’avis général un des meilleurs high stakes cash gameurs de France mais son contrat avait été revu largement à la baisse notamment car son employeur ne le trouvait pas assez présent sur le plan de la communication : Guillaume n’accordait pas aux tournois une place énorme (normal quand on gagne des millions en cash à côté). A résultats en tournois plutôt proches (pas de gros titre ou gros résultat mais de nombreux ITM dans des tournois majeurs : notons tout de même que Manu a eu une année 2010 bien meilleure que Guillaume), ManuB est en revanche plus que jamais dans la Team car il est super actif par exemple sur Twitter et très aimé par de nombreuses communautés, dont celle de ClubPoker. Faire parler de soi (et donc de la marque) est primordial : qu’importe que ce soit par des résultats ou des moyens de communication pourvu qu’on ait de la présence médiatique.

"888Poker m’a contactée via mon blog et parce qu’il s’agissait d’un de ceux qui était les plus lus en France, ce qui les intéressait tout particulièrement. Ceci étant ajouté au fait que j’étais une grande blonde et que j’avais une certaine régularité dans mes résultats (même s’ils n’étaient pas énormes) : ils n’ont pas eu beaucoup de mal à se décider. Mais ils m’ont également demandé d’ouvrir un compte Facebook et Twitter - ce que je me refusais à faire auparavant -. De même, ils m’envoient régulièrement des coordonnées de journalistes qui souhaitent m’interviewer et je les tiens au courant pour chaque parution. Au début c’est bizarre, voire anormal et peu confortable et je me souviens avoir donné des interviews trop longues et confuses. Mais avec le temps, on s’habitue et on devient meilleur, plus automatique et plus efficace. Il n’y a qu’à interviewer Negreanu pour s’en rendre compte : c’est le meilleur question fond et forme. Il répète les mêmes choses depuis des années et pourtant, il laisse au journaliste l’impression que ses réponses sont spontanées.
" Claire Renaut (moi)

"Et puis, désormais vous êtes un représentant direct de la marque, vous vous devez d'avoir un comportement exemplaire. Vous ne pouvez pas râler après un joueur ou le traiter de fish après un bad beat, que ce soit en live ou online. Le fair play, le respect de l'autre, être avenant, souriant, disponible, sont des qualités primordiales lorsque vous êtes sponsorisé car l'image que vous dégagez sera le reflet de celle de votre sponsor." Valentin Messina



Le cas des joueurs de cash game


"Maintenant, je joue non seulement beaucoup moins en cash mais j'ai aussi beaucoup plus de contraintes... Ca demande un certain ajustement." Lucille Cailly

De nombreux joueurs récemment sponsorisés se sont en effet d’abord fait remarquer aux tables de cash game avant de percer en tournoi. Sauf que l’on ne porte pas son logo en cash et que même si on sort de table un soir les poches pleines après avoir rasé sa table entière, personne ne le saura jamais. D’où un désintérêt total des sites pour la discipline.

A moins, et c’est là différent, qu’il ne s’agisse d’une partie de cash télévisée et high stakes, façon Chili Poker Challenge, retransmise tout au long de l’année sur diverses chaines du cable. Mais il s’agit là de parties rares et bien souvent très chères qui sont loin d’être accessibles à toutes les bourses.

On admet souvent l’idée que jouer en cash sert à manger et que jouer en tournoi sert pour le prestige et la renommée. Ce qui est bien évidemment vrai. Les joueurs non sponsorisés qui sont dans le positif en tournoi à la fin de l'année sont rares. Et à part Roger Hairabédian, qui est une figure bien à part du poker français (NOTA : il est actuellement en négociation avec différents sites pour avoir, enfin, un contrat à la hauteur de son nom), peu de joueurs non sponsos peuvent se targuer de gagner leur vie sur les tournois - précisons aussi que Roger est un gros joueur de cash game à côté mais que ses résultats en tournois sont très bons -.

Mais avoir un contrat implique de participer à de nombreux évènements poker s’étalant sur plusieurs jours et ce, plusieurs fois dans l’année. Jouer en tournoi, ça prend du temps et de l’énergie (et nous ne parlons même pas du temps passé dans les avions ou de l’impossibilité de trouvé une table de cash correcte sur les lieux où se déroulent les tournois).

Prenons l'exemple d'un joueur de 20 ans qui a une discipline qui lui est propre : il joue 8 ou 10h/jour, 20 ou 25 jours/mois depuis de nombreux mois. Il a sa routine et son rythme de grindage bien rodé. Sauf qu'imaginons maintenant qu'il passe sponsorisé et qu'il soit envoyé sur des tournois de part le monde 10 jours/mois. Ce seront 10 jours pendant lesquels il ne jouera pas en cash, devra répondre aux interviews, et surtout, dépensera de l'argent qu'il n'aurait jamais dépensé autrement : grand hôtel, boite de nuit, bouteilles à gogo, chauffeur, filles et restaurants - les tentations sont partout en période de gros évènement poker -.

En bref, en période de tournoi, ils sont nombreux à perdre de l'argent au lieu de continuer sur une progression constante s'ils étaient restés dans leur routine. Ce changement de rythme peut conduire certains jeunes du online à perdre complêtement pied dans leur échelle de priorité : que faire en majorité du temps, quels sont mes objectifs, quel est mon budget pour ça ou ça, quel doit-être mon rythme de vie (les tournois débutent à midi mais les journées des joueurs souvent en soirée et dans la nuit), quels sont les tournois auxquels il faut que je participe, pour quel budget etc etc... Plusieurs jeunes joueurs, fraichement sponsorisés, ont ainsi vu leur revenu baisser de manière substantielle suite à leur partenariat et leur présence fréquente sur les tournois. Moins de temps passé à jouer en cash = moins d'argent gagné et plus grave encore une stagnation pendant que les adversaires réguliers continuent de s'améliorer !

Alors certes, selon le contrat qu'il aura, s'il a une part de ses frais payés ou une partie en fixe de droits à l'image, le contrat permet d'amortir quelque peu la variance engendrée par le cash et de garantir un minimum tous les mois. Sauf que rares sont les gros joueurs online solitaires et que leurs communautés respectives se chargent déjà de bien souvent les protéger en cas de bad run prolongé.

En résumé, être sponsorisé implique fréquemment de jouer moins en cash, que ce soit en live ou sur Internet (sauf pour les contrats qui sont majoritairement de l’argent versé directement sur le site pour pouvoir jouer et "animer les tables") et à rythme inégal, ce qui rend difficile la projection en terme de rentabilité à court et long terme. Un gros joueur de cash game peut avoir beaucoup à perdre à être sponsorisé. Il ne sera gagnant que s'il est très bon gestionnaire de son temps et de son argent. Et s'il a besoin de reconnaissance et de célébrité.

En effet, quel intérêt autre pour un joueur gagnant plusieurs millions à l'année de sortir de l'ombre (se faisant ainsi accessoirement repérer par les impôts) pour participer à un tournoi dont la première place n'offre même pas ce qu'il gagne en un mois ?

Enfin, nous n'avons pas abordé le sujet du jeu en lui-même : le poker en tournoi et le poker en cash game sont des disciplines différentes qui nécessitent chacunes des ajustements stratégiques spécifiques. Et parfois, il peut arriver qu'un très bon joueur de cash game voit sa technique influencée par des techniques de tournoi (et inversement). Ce qui n'est pas forcément une bonne chose...



Le regard des autres qui change


"J’ai été un des premiers joueurs sponsorisé en France au milieu des années 2000. Quand j’arrivais dans les cercles dans lesquels j’avais l’habitude de jouer, le regard sur moi changeait et je me souviens des nombreuses petites phrases qu’on me lançait, moitié par jalousie, moitié par curiosité : "Alors champion, tu daignes venir nous voir maintenant ?" "Bon, comme t’es sponso, t’es pêté de blé maintenant non ?" "Regardez comme il est beau le meilleur joueur français !" etc etc… Ensuite, de nombreux autres joueurs ont signé des contrats et tout a changé. C’est désormais beaucoup plus banal, voire normal, pour quelqu’un qui est à la fois bon joueur et bon communiquant que d’être sponso." Fabrice Soulier

Alain Roy, le vainqueur de la première édition du PPT, a lui aussi vu le regard des autres changer : quelques temps après sa victoire, dès qu’il s’installait à une table, ses adversaires voulaient "se payer le vainqueur du PPT". Les mauvaises langues l’ont aussi beaucoup critiqué, sous-entendant  qu’il n’aurait pas dû le gagner ni avoir le contrat qu’il a eu derrière (et encore maintenant) alors qu’Alain n’a eu de cesse de régulièrement faire ses preuves et d'aligner les bons résultats depuis plusieurs années.

La jalousie est un sentiment très français qui s’applique à de nombreux domaines autres qu’au poker : il est rare de sincèrement souhaiter à quelqu’un de réussir. Il suffit d’aller aux USA pour se rendre compte du changement de mentalité incroyable qui règne aux tables. Les Etats-Unis se sont fondés sur "l’American dream" et l’idée que "Quand on veut, on peut !", le tout avec la notion de "Il y a de la place pour tout le monde". Une idée salvatrice et agréable qu’il serait très souhaitable d’appliquer à notre joli pays : après tout, la France n’est pas si petite que ça, si ?

"Quand j'ai signé avec mon sponsor, j'ai reçu quelques messages très violents me disant que j'avais volé mon contrat à ceux qui le méritaient vraiment. Sauf qu'ils recherchaient un profil comme Leo Margets : une jeune femme étant à l'aise devant la caméra, ayant déjà bossé du côté industrie/média du poker, ayant une bonne connaissance du marché français, un blog qui marche bien, et qui avait déjà fait quelques résultats sympas en live. Je ne prenais donc évidemment la place de personne d'autre mais ça n'a pas empêché les messages d'insultes de la part d'un groupe très réduit de personnes. Ca n'a heureusement pas duré longtemps." Claire (moi)

D’autres sentiments peuvent aussi exister face aux joueurs sponsorisés : une certaine aisance (presque légitime aux yeux de certains) pour leur demander une aide financière et une engueulade en cas de refus, des demandes de conseils (ce qui en revanche n’est pas un point négatif puisqu’il est toujours agréable de partager son expérience avec d’autres) ou enfin, parce que le tableau n’est pas aussi noir qu’il n’y paraît, une vraie joie de voir un de ses amis moins galérer au poker.

Il est également impossible de ne pas évoquer dans ce chapitre la modification de l'attitude à la table et du jeu en général. Porter un logo, c'est tout simplement s'ôter la possibilité de s'embusquer et de se faire passer pour un fish.

"Avant de porter le logo 888Poker, je pouvais m'asseoir à une table et faire la Blonde avec bonheur, genre vérifier mes cartes trois fois en cas de couleur sur le board et donker/relancer mon adversaire : ça marchait à tous les coups. Maintenant je ne peux plus le faire. Je me fais par exemple très souvent check/raise mes c-bets. Alors qu'avant, mes adversaires passaient bien plus souvent dans la seconde. Porter un logo, ça veut dire "je suis pro" et forcément, ça change énormément la vision que les autres joueurs à la table ont de vous. Il faut donc d'adapter et changer son poker. Pas facile..." (moi)

 

Les vrais avantages : les voyages et les tournois les plus beaux du monde


Un joueur sponsorisé se doit de participer à des tournois prestigieux : il se doit donc d’avoir une belle valise et d’être dispo pour voyager le plus possible. Ce qui peut avoir un impact sur la vie sociale ou familiale (ce n’est d’ailleurs pas pour rien que nombre de joueurs pros sont jeunes et/ou célibataires).

Mais c’est aussi, et surtout, un grand privilège et un grand bonheur que de pouvoir se promener d’un tournoi à l’autre et de découvrir différentes villes (Las Vegas est un passage obligé en juin-juillet, et viennent ensuite, au choix, des villes comme Londres, Prague, Vienne, Budapest, Berlin, Amsterdam, St Martin, les Bahamas, Barcelone, Monaco, San Remo, Los Angeles, Macao, Marrakech, Copenhague, Tallin, Dublin et de nombreuses villes moins exotiques en France ou en Belgique). Surtout quand l’hôtel et le vol sont pris en charge dans les frais et que c’est pour participer à quelques uns (ou tous) des plus beaux tournois du monde !

"Outre les horaires flexibles, l’absence de patron direct et la possibilité de vivre de sa passion, ce que j’aime par-dessus tout, ce sont aussi les voyages avec pour but des tournois magnifiques. Quel plaisir quand j’ai pu préparer mon planning à l’année avec les propositions que je faisais pour tous les tournois auxquels je souhaitais participer ! J’étais tellement heureuse de me dire : alors en janvier, je fais ça, en février, j’ai tant pour faire ce tournoi, en mai, je file à Monaco et après, j’enchaine sur les WSOP !
"(moi)

"Évidemment ne soyons pas langue de bois, il est clair qu'être sponsorisé apporte plus d'avantages que d'inconvénients. Cette chance nous permet de voyager au travers le monde dans des endroits paradisiaques, de disputer les plus beaux tournois et de jouer contre les meilleurs joueurs du monde et éventuellement gagner d'énormes gains en cas de victoire. J'ai d'ailleurs réalisé un de mes rêves à Cannes lors du PPT lorsque je me suis retrouvé le day 1 à la même table que mon idole Phil Ivey." Valentin Messina

De même, il y aussi l’impression (réelle) de faire partie d’une famille de poker. Il ne doit pas y avoir plus de 300 français en tout (en incluant les businessmen, les journalistes, les habitués et les compagnes de joueurs) qui se retrouvent fréquemment sur le circuit. Et il faut dire que c’est bien agréable, même s’il y a toujours des affinités variables, de se retrouver régulièrement pour partager des restaurants, des soirées ou tout simplement une petit dialogue de soutien avec ceux qui, à force de les voir, deviennent bien souvent de vrais potes.

"Le tournoi débute et comme à mon habitude je me lève assez souvent pour saluer les personnes que je connais, joueurs, journalistes ou croupiers, nous sommes tous ravis de nous retrouver pour une nouvelle saison" (Extrait du blog de Ludovic Lacay sur Poker52)

"De plus, faire partie d'une Team permet de partager notre passion commune avec d'autres joueurs. Et au sein d'Everest cet esprit fraternel est un plus, cela nous porte vraiment vers le haut. Cette relation privilégiée nous permet de progresser jour après jour en discutant poker et technique ensemble, sans compter le fait que chez Everest je me suis fait de véritables amis. Ce soutien moral est très important dans un milieu ou vous subirez plus d'échecs en tournois que de victoires." Valentin Messina

"(les inconvénients, mineurs, ne sont) rien comparé à ce que je gagne. Je ne parle pas uniquement du fait de participer à de nombreux et prestigieux tournois mais aussi de ma Team qui est majoritairement composée d'amis, qui est d'un soutien incroyable (pas uniquement en ce qui concerne le poker) et qui est source d'une grande émulation". Lucille


En conclusion


Un contrat de sponsoring est dans l'immense majorité des cas une véritable bénédiction pour le joueur de poker. Car pour quelques désavantages bien souvent liés au changement de mode et de rythme de vie, il offre une stabilité qui est impossible à trouver autrement en tant que joueur pro. A l'exception, comme nous l'avons vu, du cas des gros joueurs de cash game, pour qui cette offre peut avoir des conséquences bien plus lourdes qu'il n'y parait de prime abord.



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