Vous avez déjà probablement entendu cette expression de "carte gratuite" pendant la retransmission d'un tournoi télévisé. Une carte dite "gratuite" est une carte (turn ou river) qui tombe après que deux joueurs ont checké et donc, sans qu'aucun des joueurs n'ait misé de jetons pour la voir.
Laisser une carte gratuite à son adversaire est toujours dangereux car vous lui laissez la possibilité d'améliorer son jeu.
Prenons l'exemple type de ce qu'il ne faut pas faire :
Blinds 50/100. Vous relancez à 350 préflop avec  et un joueur loose-agressif vous paie.
Flop :   . Vous avez touché la top paire avec le meilleur kicker possible, un as.
Pensant que votre adversaire va, comme à chaque fois, miser, vous checkez en espérant le relancer, et donc faire un check-raise (voir fiche "Le check-raise") pour le faire passer ou lui prendre plus.
Hélas, mille fois hélas, pour une fois, l'autre joueur checke aussi. Le turn peut donc tomber, et vous, vous vous en voulez terriblement. Pourquoi ? Parce que vous savez que le board est "dangereux", pouvant offrir à votre adversaire des tirages quinte et/ou couleur. Et vous, vous n'avez qu'une paire entre les mains. Si un 10, un 7 ou surtout, si un coeur tombe, vous serez bien ennuyé.
D'où la notion de "faire payer ses tirages à son adversaires". En clair, miser cher, en protection d'un jeu fort mais ne voulant pas voir d'autres cartes tomber. Ainsi, si le joueur rate son turn et que vous misez très fort (à hauteur du pot), il est fort probable qu'il ne reste pas dans le coup avec un simple tirage quinte par les deux bouts.
Poursuivons le coup, vous allez comprendre :
Le turn tombe : .
Décidemment têtu (et mauvais joueur), vous décidez de le piéger et de checker encore, étant certain que cette fois, le joueur en face de vous va miser. Et bien non, triple non, il checke encore ; la river va donc tomber "gratuitement". Vous commencez à angoisser : va-t-il améliorer son jeu ?
La river peut alors être posée : . Là, méfiant, vous checkez encore avant d'entendre "tapis" chez votre adversaire. Vous hésitez longuement, vous vous dites qu'il n'a pas fait de quinte, qu'il vous bluffe et finissez par payer.
Il vous montre  pour une double paire et vous n'avez plus que vos yeux pour pleurer.
Ce n'est pas compliqué : si vous aviez misé au flop et/ou au turn, afin de protéger votre paire, votre adversaire se serait couché, car à ce moment là, il n'avait qu'une petite paire avec un kicker médiocre.
Là, en jouant de la sorte, vous lui avez laissé toucher gratuitement (il n'a rien payé de son tapis) sa deuxième paire.
Vous comprenez aussi maintenant que le seul cas où vous pouvez laisser une carte gratuite est quand vous avez un monstre en main. Par exemple une paire de 7 sur un flop 7 7 K. Vous êtes invicible et c'est tout dans votre intérêt de laisser voir un turn et une river à votre adversaire. On ne sait jamais, avec un peu de chance, il pourrait toucher une double paire ou mieux. Et dans ce cas, vous lui prendriez beaucoup d'argent...
Sinon, on ne saurait vous recommander de "protéger" vos mains quand le flop est dangereux. En clair, miser afin de faire abandonner l'adversaire tout de suite ou au turn. Ce sera pareil si vous pensez qu'il est à la poursuite d'une quinte ou d'une couleur ; faites lui payer cher les cartes qu'il attend.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la carte gratuite et les stratégies qui y sont liées, lisez "Contrôler la taille du pot"
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