Deauville en janvier, ce n'est pas la meilleure destination pour aller profiter de la mer et des jolies filles sur le sable. En revanche, côté casino, on risque de ne jamais être déçu.
Cette année encore, le gratin du poker mondial s'était déplacé jusqu'en Normandie, avec l'ambition de venir enrichir sa bankroll et de profiter de quelques bonnes soirées. Personne n'a été déçu (sauf ceux qui sont rentrés un peu broke...), car joueur à Deauville, c'est un vrai plaisir (ce n'est pas moi qui le dit, ce sont les joueurs qui en parlent le mieux!).
Sur ce Main Event, ce sont 891 joueurs qui ont déboursé la somme de 5 000€ pour tenter d'aller chercher une partie du butin de près de 4,5 millions d'euros à se partager, dont 880 000€ pour le vainqueur.

Le trophée tant convoité par les centaines de joueurs à Deauville
DAY 1 A et B
Les deux days 1 n'ont donc déçus personne même si on pouvait vraiment sentir une différence assez flagrante quant aux deux field proposés : d'abord lors du Day1 A, beaucoup de français avaient fait le déplacement, parmi les 425 joueurs du jour. Des talents du poker à la pelle, des plus vieux aux jeunes grinders du net qui décidaient de faire leur premier pas, des guests stars aux de gens de la télé, ou du sport... bref, il y en avait pour tout le monde : Guillaume de la Gorce, Bruno Launais, Nicolas Babel, Tristan Clémençon, Antoine Saout, Valentin Messina, Antoine Amourette, Benjamin Pollak, Rémy Biechel, Rui Cao, Ludovic Lacay, Julien Labuissière, Thomas Bichon, Moundir, Marc Inizan, Guillaume Cescut, Bruno Benveniste... et même Raymond Domenech !
Et lors du day1 B, l'accent était beaucoup plus porté sur le reste du monde sur les 472 joueurs au départ. Les étrangers préfèrent en général arriver le plus tard possible, histoire de ne pas moisir une journée de plus dans leur hotel, entre le Day 1 et 2. Du coup, là encore des stars dans tous les sens, mais cette fois-ci qui venaient des Etats-Unis, des pays nordiques, de l'Europe de l'Est... et même le champion du monde en titre, Jonathan Duhamel, himself, sous les couleurs de son nouveau sonspor, hôte de l'évènement. Aperçu également, Victor "Isildur1" Blom, Jimmy Ostensson, Daniel Negreanu, Patrick Bruel, Fabrice Soulier, Arnaud Mattern, Liv Boeree, Vanessa Rousso...

Jonathan Duhamel, LE champion du monde sur le sol Français...
Qu'avons nous retenu de ces day 1 ? Et bien que les têtes de séries ont bien répondu présent, notamment les stars Victor Blom, Patrick Bruel ou encore Guillaume de la Gorce et Bruno Launais. Et pour le show et la compétiton, il n'y a rien de mieux Et aussi que tout le monde a apprécié jouer en face du casino dans une salle beaucoup plus spacieuse que la salle du casino de Deauville. Du coup, nous avons pu travailler dans d'excellentes conditions, tout comme les joueurs qui ont pu évoluer dans un environnement très agréable quand on passe des heures et des heures à jouer aux cartes. Tous ces ingrédients ont fait démarré cet EPT sur des bases extrêmement solides.

Isildur1 aka Victor Blom était l'une des grandes vedettes de cet EPT
DAY 2
Cette seconde journée qui avait débuté avec 505 joueurs, aura été marqué par l'ascencion tout en haut du classement des deux finalistes de la dernière finale du Partouche Poker Tour à Cannes, j'ai nommé Fabrice Soulier et Raphaël Kroll. Avec 390 700 jetons, notre Fabsoul national terminait juste derrière David Sonelin au classement, tandis que "RaphaëlBis" se positionnait en embuscade avec 339 200, et qu'un certain Anthony Hnatow faisait son apparition dans les hauteurs du classement... D'autres grands noms de ce jeu accèdaient également au day 3, avec plus ou moins de profondeur de tapis : Isabelle Mercer, Bertrand "Elky" Grospellier, Thomas Bichon, Bruno Launais, Praz Banzi... Malheureusement, certaines grandes vedettes comme Isildur1 ou Patrick Bruel avaient précipitamment quitté ce tournoi, et c'est après un écrémage très correcte faisant tomber le field à 225 joueurs que la journée se terminait. Tous sont partis se coucher en n'oubliant pas qu'il y avait une bulle à éclater le lendemain...

Fabrice Soulier a passé un day 2 de rêve, qui laissait présager une grosse perf'...
DAY 3
L'heure des choses sérieuses était venu : sur les 891 joueurs de départ, et les 225 du jour, 128 seulement allaient repartir avec un peu d'argent. Et ce moment de la bulle est toujours une phase assez hors norme à vivre dans un tournoi de poker. Cette année, elle fut assez longue à éclater, le main par main ayant dû durer quelques chose comme 90 minutes ! Et au final, il y a toujours un bubble boy : cette année, il s'appelle Bernard Henri Guigon. Et après avoir tenu jusqu'à n'avoir plus qu'une ante devant lui, il a finalement rendu les armes, rendant donc une bonne centaine de joueurs un peu plus riche de quelques milliers d'euros. Derrière les joueurs n'ont rejoué que 90 minutes avant de boucler cette nouvelle journée. Si Fabrice Soulier avait quelque peu vu son stack diminuer, ce n'était pas du tout le cas de Raphaël Kroll qui terminait une nouvelle fois parmi les tapis les plus imposants des 90 derniers joueurs.

La tête sur les épaules, les jetons bien empilés, Kroll a démontré toute son agressivité en ce jour 3
DAY4
Après une agréable soirée organisée par Pokerstars la veille, les 90 derniers joueurs entraient en lice pour la dernière fois dans cette immense salle. Il était déjà prévu que le lendemain, la partie se jouerait dans le casino. Et déjà avec plus que 10% du field en course, on pouvait y voir beaucoup plus clair. Le dernier champion EPT encore en course, mister Bertand "ElkY" Grospellier, subissait les foudres du jeune Raphaël Kroll en étant éliminé en milieu de journée. Kroll sautera également, mais un peu plus tard, en fin de journée. Mais surtout c'est un autre jeune joueur français qui commençait à sérieusement se détacher du reste : Anthony Hnatow. En terminant 3e plus gos tapis, derrière le Canadien Alex Wice et le français Laurent Polito, le jeune joueur sponsorisé EurosportBet Poker et qui participait à son premier EPT a pu démontrer une journée de plus l'etendu de son talent (et aussi du run good !). Côté étranger, outre Alex Wice qui finissait avec pratiquement 2 fois de jetons que son poursuivant (!) on pouvait retrouver Kenny Hallaert ou Martin Jacobson. Du côté des sortants notable de cette journée, on retrouvait Rémy Biechel, Bruno Launais, Michael Fratti, Thomas Bichon, Florent "Jackadi" Leprovost, ou encore Praz Banzi et Ludovic Lacay.
Une journée finalement pas si longue ça, qui a vu les joueurs s'éliminer entre eux assez vite, pour faire tomber le field de plus en plus bas, jusqu'à arriver à 24 joueurs.

Anthony Hnatow, jeune talent, gros tapis : souvent tout est compatible
DAY5
Probablement l'une des journées les plus stressantes pour les derniers survivants. En effet, à la clé il y a une place en finale à gagner ! Rien que ça... Parmi les survivants, Fabrice Soulier, l'un des shorts stacks et la dernière tête de série de ce tournoi n'accèdera pas à cette table finale. Néanmoins, en terminant 18e, il a d'une part réalisé son plus beau deeprun sur un EPT, mais a une nouvelle fois prouvé qu'il fallait encore compter sur lui dans les grands évènements. Tous les yeux se tournaient donc vers les derniers français encore en course pour accèder à cette table finale "à domicile"... Julien Claudepierre, Lucien Cohen et Anthony Hnatow furent les trois heureux élus. Ils auraient pu être quatre, malheureusement Laurent Polito faisait la bulle de cette TF, en étant éliminé 9e. Et on retrouvait un "habitué" de ces tables finales EPT en la personne du suédois Martin Jacobson, qui s'invitait sur la dernière table pour la 3e fois de sa carrière sur ce circuit après Budapest en 2008 et Villamoura l'été dernier.

La terreur de cet EPT Deauville, le suédois Martin Jacobson est arrivé chipleader à la fin du Day 5
DAY6
C'est la dernière ligne droite de ce marathon de Deauville. Après une semaine de bataille, 8 heureux candidats ont pu intégrer cette table finale, qui n'aura pas été télévisée. Le casting ? Trois Français (Claudepierre, Hnatow, Cohen), un Suédois (Jacobson), un Canadien (Wice), un Belge (Hallaert), un Ukrainien (Prydryk) et un Letton (Renga).

Les finalistes de l'European Poker Tour Deauville, version 2011
Ruslan Prydryk quittera assez rapidement cette finale en 8e position, avant d'être suivi par le jeune Anthony Hnatow. Le jeune grinder internet a réussi un bel exploit en se hissant aussi haut, en se faisant ainsi conntaitre du milieu poker live, et on parle déjà d'améliorer son contrat de sponsoring avec sa room grâce à cette perf'... A suivre. Kenny Hallaert, très discret sur cette finale terminera 6e, avant d'être rejoint par le letton Kaspars Renga, qui aura réussi à gratter quelques paliers malgré son statut de short stack pour rendre les armes en 5e position. Peu de temps après, la mauvaise nouvelle est tombé dans le clan français, quand Julien Claudepirre se faisait éliminer quatrième, alors qu'il était devant au moment de mettre tous ses jetons au milieu. C'est de très loin la meilleure performance en tournoi Live du joueur (ancien joueur?) sponsorisé Everset Poker, team Live The Dream... on devrait en entendre parler très vite...
En 3e position, sur le podium on retrouvait Alex Wice, qui avait pourtant réussi à inverser la tendance, en reprenant le chiplead quelques minutes avant... Mais en tombant contre Lucien Cohen, pas sur qu'il s'attendait à voir le français avec autant de jeu et de réussite. Comme à Vegas cet été lors d'un event des WSOP, il ne fait "que" monter sur la plus petite marche du podium.

Heads up intense entre un génie suédois, et un amateur français plus motivé que jamais à domicile
Le Heads up entre Martin Jacobson et Lucien Cohen pouvait ainsi commencer, avec un avantage très conséquent pour le français en jetons. Un avantage décisif, puisque le suédois n'arrivera finalement jamais à remonter son retard, et s'inclinera en tentant d'arracher un dernier coup à tapis préflop... Mauvais timing, puisque le français détenait AK, une main évidemment très forte, et qui lui suffira pour gagner. L'explosion de joie qui s'en suivait était assez inhabituelle, mais faisait tout de même plaisir à voir.
Lucien Cohen devient ainsi le 6e français à remporter un EPT après Pascal Perrault (Vienne), Jan Boubli (Barcelone), Arnaud Mattern (Prague), Bertand Grospellier (Bahamas) et Christophe Benzimra (Varsovie).

Lucien Cohen pose avec le trophée, et son fétiche : un rat (en plastique) !
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