Voici le compte-rendu d'une de mes rencontres préliminaires avec Daniel Negreanu. Je tenais à ce que Daniel participe à cette série car il est de loin le plus prolixe des joueurs de poker professionnels. Non seulement écrit-il beaucoup, mais il n'hésite pas à donner de nombreuses informations personnelles, sur le poker mais aussi sur sa vie. Je lui ai donc demandé : "Vous écrivez souvent sur votre vie, en dehors du poker ; cela constitue-t-il une forme de thérapie ou de confession publique ?".
Daniel Negreanu : "Oui, absolument. J'ai appris très tôt que, en tant que personnage public, tout ce que je ferais serait observé et commenté. Ma philosophie est d'admettre ou de reconnaître mes erreurs et de les rendre moi-même publiques. C'est une façon de désamorcer la chose en étant le premier à reconnaître les mauvaises décisions que j'ai prises. Je garde quand même pour moi-même quelques sujets personnels. Et si des amis à moi sont impliqués, soit je ne les mentionne pas, soit je n'évoque pas l'histoire en question. Ils ont droit à leur vie privée, même s'il s'agit de personnes aussi connues que moi. Mais en dehors de cette limite, je suis un livre ouvert et cela me réussit plutôt bien."

A part ça, comment vous êtes-vous préparé pour les Series cette année ?
Daniel Negreanu : "Pendant des années, j'ai dit que j'allais améliorer ma condition physique avant d'arriver aux WSOP. Cette année, je l'ai fait. J'ai démarré tôt, en janvier. J'avais un entraîneur et nous avons travaillé ensemble durant tout ce temps. Je me sens en bonne santé et renforcé. J'espère que cela va se traduire par de meilleures performances cet été.
Mais je sais aussi que j'ai un peu dépassé mes limites, en partie à cause de ma mère, envers qui je me sens coupable. Comme vous le savez, elle a eu une attaque et a dû retourner au Canada. J'aimerais vraiment être auprès d'elle, mais je suis à Vegas en train de jouer au poker. Bien sûr, je la connais, elle est de la vieille école et même si j'essayais de quitter les Series pour être avec elle, elle ne le permettrait tout simplement pas. Elle veut que je sois ici en train de faire ce que je fais. Mais ça n'enlève pas tout mon sentiment de culpabilité. Même si je sais qu'elle va bien et que je serai auprès d'elle dès que les Series seront terminées."
(Dans cette série qui se prolongera tout l'été, Tim Lavalli s'entretient avec les plus grands joueurs mondiaux sur leur état d'esprit durant le Championnat du monde de poker. Tim, psychologue de formation, passionné de poker et correspondant permanent de MadeInPoker aux Etats-Unis, tient le blog Poker Shrink).
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