Fort d’un logiciel spécifique disponible sur Internet et de ses nombreux cours live, l’Ecole française de poker (EFP) est devenue une référence francophone en matière de pédagogie et d’apprentissage du poker. Et les récentes performances de ses jeunes membres en tournoi n’est qu’une juste récompense.
L’Ecole française de poker est née en juin 2006 d’une rencontre entre deux passionnés de poker, Bruno Louy (ci-contre) et François Montmirel. "Face à l’essor important du poker en France, grâce notamment aux retransmissions télévisées, de nombreux nouveaux joueurs ont voulu rapidement essayer le poker sur Internet", explique Bruno Louy. "Or, une abondance de sources d’information existait déjà à cette période mais aucune n’offrait un véritable contenu pédagogique de haut niveau sur l’Internet français".
Un manque que se sont attelés à combler Louy et Montmirel en lançant le site Web de l'EFP, avant tout un lieu d’échange et de formation, soucieux d’accompagner le joueur de la maîtrise du jeu à l’expertise. A cette occasion est créé un concept d’apprentissage unique au monde, celui des Holdem Master Class. Il s’agit d’un logiciel ludique, pédagogique et modulable décrivant tous les concepts et tactiques de jeu de façon visuelle, dynamique et interactive. Chaque cours est ainsi basé sur l’analyse détaillée d’un coup de poker ayant réellement eu lieu lors d’une compétition internationale ou bien construit spécialement pour illustrer un concept. L’étudiant internaute n’a qu’à s’identifier sur le site et s’assoir à la table virtuelle qu’il a pris le soin de choisir. Il reçoit une main et se laisse guider par le professeur, qui va jouer le coup à sa place en décrivant et justifiant toutes les actions en fonction du niveau du cours.
2 600 minutes de vidéo
La première Holdem Master Class a vu le jour en avril 2007. Non sans mal. "Nous avons recommencé 24 fois pour arriver à un résultat qui nous convenait", se souvient le co-fondateur de l’EFP. "Ce n’était pas évident d’illustrer un concept précis à chaque cours. Nous avons effectué un énorme travail au niveau de l’écriture des commentaires. Finalement, nous sommes arrivés à proposer un corpus unique de formation complet mais aussi progressif et concret".

Aujourd’hui, ce programme de formation connaît un réel succès. Il comprend près de 200 cours interactifs, soit 2 600 minutes, décrivant autant de situations concrètes et précises, ainsi qu’une soixantaine de tactiques différentes, aussi bien en tournoi, Sit & Go ou en cash game. Le tout suivant le niveau du joueur, qu’il soit confirmé, avancé ou expert. L’approche raisonnée et innovante de ces Holdem Master Class a même séduit certains grands champions européens et américains qui n’ont pas hésité à collaborer au programme. Parmi eux, Greg Raymer, David Sklansky, Marcel Luske, Pascal Perrault, Thomas Fougeron, Tom McEvoy ou encore Isabelle Mercier.
Accessible pendant plus deux ans sur abonnement payant, la formule a évolué depuis peu et une grande partie des Master Class est désormais consultable gratuitement sur le site de l’école. Seuls certains cours spécifiques et pointus demeurent encore payants.
S'ouvrir aux pays francophones
En parallèle, la structure propose des formations "live" payantes un peu partout en France, grâce à son réseau d’écoles ouvertes à tous, et à une vintaine de professeurs. Des thèmes précis sont ainsi régulièrement proposés comme le jeu en tête à tête, les fins de tournoi, l’agressivité, les cotes financière, la gestion du capital jeu ou encore les tells. Chaque séance, individuelle ou collective, est composée d’une partie théorique et d’une partie pratique, cartes en mains.

Un atelier de l'EFP, mené par François Montmirel (au premier plan)
"Nous avons rapidement voulu nous développer en créant des antennes régionales un peu partout dans notre pays mais aussi nous ouvrir aux pays francophones", explique Louy. Après Paris, l’EFP a ainsi lancé successivement les bureaux de Bordeaux, Bruxelles et l’île de la Réunion, en 2008, puis de Lausanne, Lille, Marseille et Lyon cette année. Avec l’ambition de s’ouvrir aux pays du Maghreb et au Canada courant 2010.
De bons résultats en tournoi
Pour l’heure, l’Ecole française de poker compte quelques 12 000 adhérents, débutants confirmés et professionnels, avec une moyenne d’âge comprise entre 18 et 35 ans et environ 20% de femmes.
Et le travail effectué depuis la création, il y a trois ans, commence à porter ses fruits. L’entraînement des jeunes membres a été particulièrement couronné de succès cet été. Ainsi, parmi la quinzaine de jeunes joueurs de l’équipe professionnelle de l’EFP, David Debue (ci-contre) et Charly Perrault ont réussi à se classer respectivement 4e du deepstack des Hold’em Series de l’Aviation Club de France et 1er du Fashion Poker Tour de Paris. Sans oublier Benoît Rossignon (27e à l’Irish Open et dans les places payées au tournoi 54 des WSOP) et Julien Legros (deux places payées aux WSOP).
Mais la plus grosse surprise est venue cette année d’un des membres de la communauté, Antoine Saout, finaliste du Main Event des WSOP. Originaire du Finistère, le jeune homme de 25 ans a bluffé tout son monde en devenant le deuxième Français, après Marc Brochard en 1998, à atteindre la table finale du plus prestigieux tournoi de poker au monde (la finale du Main Event aura lieu en novembre prochain à Las Vegas).
La troisième génération de joueurs
"Antoine est l’exemple type de cette nouvelle génération, la troisième, de très jeunes joueurs qui a débuté le poker sur Internet il y a deux ou trois ans à peine", estime Louy. "Tristan Clémençon en est un autre brillant exemple. La deuxième génération est celle d’Elky et de Manu B : des spécialistes des jeux vidéos qui se sont réorientés vers le poker avec succès. Quant à la première génération de joueurs, la plus ancienne, il s’agit de tous ces champions quadragénaires qui avaient déjà un palmarès éloquent en live et se sont adaptés aux nouvelles technologies et à la nouvelle variante, le Texas Hold’em No Limit. En France, Bruno Fitoussi, Pascal Perrault et François Montmirel illustrent bien cette génération pour laquelle le poker (la plupart du temps 'fermé') était essentiellement un jeu d’argent avant d’être une compétition".
Une des vocations de l’EFP est d’aider les futurs champions de cette "troisième génération" à éclore, grâce à une formation adaptée et au travers des nombreuses compétitions organisées en live ou sur le Net. "Nos tournois nous permettent de détecter les très bons joueurs et de les suivre de plus près jusqu’à ce qu’ils signent un partenariat avec un site de poker", conclut Louy.
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