Samedi 9 janvier, 9h du matin. 200 joueurs venus du monde entier se pressent à l’intérieur du Palais Auersperg, joyau architectural de la capitale Autrichienne. Mais si les compétiteurs semblent transis, ce n’est pas tant par le froid ambiant que par la taille de l’enjeu. En effet, à l’issue de deux jours de combat, dix d’entre eux repartiront avec un contrat de sponsoring d’une valeur de 100 000 dollars : 70 000 en buy-in et 30 000 pour les frais. Soit un million de dollars offerts à des joueurs amateurs : la plus belle des récompenses pour tous ceux qui rêvent de faire du poker leur métier.
C'est la deuxième édition de cet évênement, peu connu des joueurs français, et qui a été créé en 2008 (pas d'édition en 2009). Et on peut se demander pourquoi Everest reste si discret question communication. En effet, Job2stars avait au contraire déboulé cette année en grandes pompes, inondant les rubrique "emploi" des magazines comme le Figaro, promettant - et c'est là qu'est l'astuce - un CDD pour représenter Pokerstars. Sauf que ce procédé à la limite de la légalité est inenvisageable pour un site côté en bourse comme Everest, et ce, tant que la loi sur la régulation du marché du jeu online - interdisant entre autres la publicité sous toutes ses formes pour les sites - ne sera pas validée.

En temps normal, ce Palais accueille les fameux Bals de Vienne.
En même temps, poker et danse, même combat : ça va valser !
Pour faire partie des 200 qualifiés reçus à Vienne, les joueurs ont dû faire leurs preuves sur le site de jeu Everest Poker, et ce, par différents moyens : le classement général des tournois, la course aux gains en cash game ou par le biais des tournois locaux ou des entrées directes hebdomadaires. Ici, pas de passe-droit : les 200 participants ont tous, sans exception, mérité leur ticket en combattant sur internet.
Mais le plus dur reste encore à faire. Pendant deux jours, les participants, de 22 nationalités différentes, vont enchainer les épreuves sous l’œil d’un jury à l’œil aiguisé : les joueurs Fabrice Soulier et Antoine Saout, le directeur de tournois Thomas Kremser, le présentateur télé Alexis Laipsker, ainsi que trois hauts responsables marketing d’Everest.

Le grand jury écoute studieusement le brief du week-end : leur tache sera rude
Lors de la première journée, après un petit déjeuner copieux, les candidats ont enchainé trois épreuves : une partie de cash game en play money de deux heures, deux sit’n’go turbo (one table) et, moment particulièrement important, un grand oral devant le jury de chaque pays où les joueurs ont sept minutes pour convaincre et impressionner.
En effet, les heureux élus seront sélectionnés tant sur leur talent au poker live et online qu’à leur aptitude à parler en public ainsi que leur attitude générale à la table et en dehors. C’est ainsi qu’une première sélection sera faite à la fin de la première journée ; journée à laquelle ne survivront que 20 joueurs sur les 200 du départ.
C’est ce que nous expliquent Maria Maceiras et Christiano Blanco, deux joueurs de la Team Everest, transformés pour l’occasion en maitres de cérémonie. Ces derniers montent sur scène pour annoncer le programme de la journée, présenter le jury et les épreuves à la quarantaine de journalistes présents ainsi que accueillir à leurs côtés Voitto Rintala et Steven Van Zadelhoff, tous deux ex-participants de la première édition de Live the Dream avant de faire désormais partie de la Team Pro Everest. Et, comme Steven l’explique, Live the Dream a changé sa vie : "J’ai été un candidat, comme vous, il y a deux ans et j’ai gagné mon contrat. Everest m’a donné la chance de pouvoir faire mes preuves et voyager de part le monde pour jouer au poker. Je vous souhaite à tous de vivre, vous aussi, ce rêve !"

Voitto et Steven : deux anciens candidats devenus depuis joueurs pros
Les joueurs sont répartis entre plusieurs "sous-jury" la première journée, afin de pouvoir donner leur entrevue dans leur langue natale. Et chaque jury donne sa note. Mais, les quotas n’existant pas, la France n’est pas garantie du tout d’avoir plus de candidats de l’Italie, l’Espagne ou le Japon. Peu avant le début des hostilités, Antoine Saout, Fabrice Soulier, Celine François et Richard Dutour semblent donc presque aussi tendus que les candidats : sur les 48 joueurs français, combien passeront la journée ?
En effet, impossible pour les "sous-jury" de savoir qui seront les heureux élus en fin de journée ; leur rôle est de donner une note sur 20. Ensuite, une note finale sur 100 est élaborée automatiquement sur informatique selon un cocktail complexe puisque les joueurs ont déjà accumulés des points auparavant en fonction de leurs blogs, de leurs résultats internet, de l’avis des autres joueurs ainsi que de leurs résultats lors des sit’n’go et de la partie de cash game du jour. C'est ainsi que 55% de la note est déjà décidée avant même la première épreuve ; les 45% restants se composant de l'avis du jury à 20% et de la réussite aux épreuves du jour à 25%.
Les 20 joueurs en haut du classement avec les meilleures notes seront donc sélectionnés d'office, et qu'importe s'ils ne font pas partie des "favoris" du jury. Impossible donc de repêcher un joueur qui aurait raté les épreuves poker de la journée. Le jury se réserve toutefois la possibilité d'en remplacer un, voire deux au grand maximum, en cas de gros litige (ou de problème avéré d'attitude chez un des candidats dans le top 20). Sauf que cette année, les 20 premiers ont bel et bien été pris, sans exception. La seule marge de manoeuvre du jury a été d'imposer un joueur, qui avait de toute façon une note sur 100 très élevée, et qui a été rajouté à la liste des demi-finalistes, ramenant leur nombre total à 21.

Une petite partie de notre délégation française : (de gauche à droite :
Mathieu Le Montagner, Anael Dossevi, Leo Truche, Germain Gillard et Nicolas Rames)
Il est 11h et le grand ballet commence. Les candidats se promènent d’une salle à l’autre, enchainant les tests avec plus ou moins de réussite. Le plus difficile semblant être les sept minutes face au jury. Les candidats francophone passent, selon leur heure de convocation, soit devant Antoine Saout et Céline François, soit devant Fabrice Soulier et Richard Dutour. Mais les questions sont similaires et tombent comme une pluie de grelon : "Pourquoi n'avez-vous jamais fait de résultat live ?", "Qu'avez-vous de plus que les autres ?", "Qu'appréciez-vous le plus sur le site d'Everest ?", "Quels sont vos points faibles ?", semant souvent la panique et les bafouillements dans le regard des interviewés.
Un autre point particulièrement dur à gérer pour de nombreux candidats est le décallage horaire. Non pas que Vienne se situe à douze fuseaux horaires de Paris mais que le fait de demander à des gros joueurs online de se lever à l'heure à laquelle d'habitude ils se couchent relève à lui seul d'un sérieux défi.
En fin de journée, la fatigue commence donc à se lire sur les visages des candidats et de membres du jury. Et les dés sont jetés. Toutes les données ont été entrées informatiquement et les calculs sont en cours. S'en suivent les délibération du jury, qui approuvent montent le nombre de candidats à 21, et les répétitions pour la cérémonie d'annonce. Pendant cette attente de résultat, qui semble interminable, les candidats comparent leurs expériences, souvent résignés et conscient d'avoir fait de leur mieux. Qu'importe finalement si les sit'n'go ne durent que deux heures - comme pour le cash - et que les bad beats se soient comptés à la pelle : de toute façon, that's poker et le séjour aura été agréable.

Chaque entretien avc le jury se déroule à huis-clos mais les journalistes ont la possibilité de les voir en direct depuis la pièce adjacente.
En effet, les 200 candidats ont été invités tous frais payés à venir à Vienne, reçus en grandes pompes dans un hôtel 5 étoiles (l'Intercontinental) et en pension complête. Beaucoup d'entres eux, surtout ceux venus du Japon - et même du Brésil - ont donc choisis de prolonger leur séjour afin de prendre le temps de visiter l'ancienne capitale Austro-Hongroise. Donc bien que la déception se lisent sur de nombreux visages à l'annonce des 21 noms retenus, les joueurs ne regrettent pas grand chose : "On a fait du mieux qu'on pouvait. C'est sûr que les structures choisies ne favorisaient pas le beau jeu mais bon, c'était une chouette expérience". D'autant que le lendemain est organisé un freeroll pour les éliminés avec à la clé un package pour les WSOP d'une valeur de 3 500$. Histoire de consoler un des malheureux.
Sur l'estrade de la majestueuse salle du Palais Auersperg, les 21 qualifiés pour le lendemain sont heureux et fiers. Ils ont désormais une chance sur deux de recevoir le pactole de 100 000$. Parmi eux, on retrouve les français Leonard Truche, Jérôme Senac, Thibaut Durand, Fabien Pierrot et Julien Claudepierre. Une seule femme, Viktoria Szilasi, une Hongroise, a réussit à décrocher son ticket et parmi les différentes nationalités présentes, on retrouve deux Brésiliens, un Japonais ainsi que, entre autres, quatre Italiens et trois Allemands, les deux nations les plus représentées après la France.

Les demi-finalistes sont heureux d'avoir passé la première journée.
Mais ils savent que c'est le lendemain que tout se jouera...
La deuxième journée est celle du jury. C'est eux qui, pendant près de dix heures, recevront les candidats un à un afin d'évaluer leur niveau de jeu, leurs résultats, leur personnalité, leur aptitude à s'exprimer, leur connaissance du site et leur état d'esprit en général. Donc si la veille les jurys n'ont pu avoir d'influence sur le choix des joueurs, cette fois, c'est eux qui choisissent les nouveaux représentants de la marque dans une ambiance sérieuse et professionnelle. Cette année, il ne faut pas faire d'erreurs. En effet, en 2008, des trois qualifiés français, seul Otto Richard avait fait un petit ITM, lors d'un Event des WSOP. Ce qui fait un faible retour sur investissement...
Mais une fois la sélection définitive faite pour cette édition, Fabrice Soulier nous confie "être confiant quant au niveau des français cette année, et de l'équipe en général". Car si la personnalité du joueur, ainsi que son aisance à communiquer sont des facteurs importants, l'accent a également largement été mis sur le talent aux tables et aux résultats obtenus, que ce soit en live ou online.
C'est ainsi que les dix joueurs suivants se sont vus attribuer avec bonheur leur trésor du jour : les 100 000$ qui, espérons-le, leur serviront de tremplin pour devenir, sur le long terme, des joueurs professionnels respectés sur le circuit :
1. Léonard Truche, 27 ans - France
2. Julien Claudepierre, 23 ans - France
3. Fabien Perrot, 31 ans - France
4. Viktoria Szilasi - Hongrie
5. Tobias Wagner - Allemagne
6. Thomas Froslev - Danemark
7. Ronnie Pickard - Allemagne
8. Javier Martinez - Espagne
9. Koen de Bakker - Pays Bas
10. Sigurd Eskeland - Norvège

Les dix vainqueurs de Live The Dream sont fous de joie : pour eux, c'est une année 100% poker qui s'annonce !
Souhaitons leur à tous bonne chance et rendez-vous pour faire le bilan de cette "cuvée 2010" en fin d'année !
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Et il arrive sur le circuit avec déja une grande connaissance du live donc je mettrai bien un billet sur un perf d'ici peu.
Bonne chance a Garrincho et ShumiFab aussi et bien entendu à nos Fabsoul et Antoine Saout Nationaux =)