Lorsque le gouvernement a annoncé début 2008 son intention de légiférer afin de légaliser et encadrer l'univers du jeu en ligne, tout le monde (à part les contestataires professionnels) s'est réjouit de cette initiative. Les amoureux de la liberté pour lesquels cette notion essentielle est une des trois valeurs fondatrices de notre république, les économistes qui ont perçu l'intérêt fiscal et économique d'une telle mesure et évidemment les joueurs, gros et petits, heureux de pouvoir s'adonner à leur passion de manière légale en bénéficiant enfin d'un controle gouvernemental.
Une grande majorité de ceux-ci étaient même disposés à accepter l'inévitable surcoût fiscal engendré par la nouvelle loi en tant que citoyens et contribuables responsables. La possibilité de jouer au poker de manière légale et d'avoir un organe de surveillance des différents opérateurs valaient bien une augmentation maitrisée des prélévements. L'intérêt pour l'économie française et pour les finances de Bercy semblait évident, se priver plus longtemps de la manne d'un secteur d'activité extrêmement rentable et en plein expansion aurait été dommageable. Les opérateurs de jeu français (Barrière, La Française des jeux...) allaient enfin pouvoir se lancer dans la bataille et utiliser leur savoir-faire pour s'imposer sur un marché concurrentiel mais attractif. En bref, tout le monde attendait la réforme avec impatience !
Malheureusement dès les premiers débats, dès les premiers commentaires lachés dans les journaux, l'inquiétude s'est imposée, forte et grandissante au fil des jours. Il est clairement apparu que le poker était le parent pauvre du dispositif de loi et que les parlementaires étaient généralement ignorants du domaine sur lequel ils devaient pourtant légiférer. Entendre un député lancer à l'assemblée "j'ai entendu dire que sur le net les joueurs français pouvaient jouer contre des joueurs étrangers" comme s'il s'agissait d'une rencontre avec Mephisto, aurait du nous inquiéter immédiatement. D'ailleurs, vous le savez, le gros, l'immense et principal problème du projet de loi en cours vient de là (Article 9, amendement 44). Cette interdiction totalement incompréhensible, contraire aux principes de mondialisation offert par Internet dans un pays libre, est un non-sens. Un non-sens car elle va à l'encontre d'un phénomène de société mondial à l'heure du libre échange, de l'ère de la communication instantanée et de l'universalité des valeurs. Interdire aux Français de jouer sur des sites n'obtenant pas de licence et ne respectant pas les règles, bravo ! Mais interdire aux Français d'affronter des joueurs d'autres nationalités sur ces même sites ayant obtenu l'agrément, quelle folie ! Pour quelles raisons une telle disposition ? Protéger ses compatriotes ? De qui ? De quoi ? Et comment un parlementaire peut il prendre une décision simplement en ayant "entendu dire" ?
Est-ce du à un manque de concertation avec les intervenants du secteur ? Est-ce la recherche d'un effet d'annonce ?
Envisage-t-on d'interdire aux clubs français de participer à la champion's league de Football sous prétexte que les clubs anglais ou espagnols payent moins d'impôts que les notres ou que l'arbitrage dans certains pays est supposé plus faible que chez nous ?
Ce projet de loi est inique, car liberticide et aussi car les joueurs les plus aisés et les plus au fait du fonctionnement d'Internet pourront le contourner. Il est aussi contre-productif pour la raison évoquée précédément, les plus gros joueurs -ceux générant du rake et donc financièrement intéressants pour les pokerrooms et pour l'état- n'accepteront jamais de ne plus participer aux principales compétitions de poker sur Internet. Ils se délocaliseront, réellement ou virtuellement pour un résultat identique, privant les opérateurs ayant joué le jeu de légalité (et la France de manière plus générale) de précieuses forces vives.
Ce projet de loi est aussi blessant, sous entendant que les joueurs français sont des proies faciles (dans le poker nous appelons cela des fishs) pour les requins étrangers. Si les joueurs sont assez matures pour élire leurs représentants politiques peut-être le sont-ils assez pour savoir avec qui ils souhaitent jouer au poker...
Cette loi est-elle simplement mal conçue ou bien la remise à niveau des compteurs qu'elle implique a-t-elle pour but d'avantager des sociétés proches du pouvoir ayant pris un retard insurmontable sur le marché des jeux en ligne ? Si la deuxième option était la bonne, il s'agirait alors d'un bluff aussi immoral que grossier.
Messieurs nos représentants politiques, Messieurs les Sénateurs qui allez devoir étudier le projet de loi, il n'est pas trop tard pour l'améliorer. Pour tenir compte de l'intérêt général des adeptes du poker en ligne (de plus en plus nombreux et passionnés), tout en veillant à l'intérêt économique et social. Les passionnés de poker, les professionnels de la filière, ont encore confiance en vous et restent à votre disposition pour vous apporter leur expertise de ce secteur d'activité qu'ils connaissent parfaitement.
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