La reprise de Full Tilt par PokerStars courrait depuis plusieurs semaines et semblait acquise dès la semaine dernière, ce n'est donc pas une surprise ! Et pourtant la rachat de l'ancien numéro 2 mondial par l'incontesté leader risque de modifier sérieusement la donne dans le poker... Que va changer l'association des deux opérateurs ?
Un afflut d'argent dans le poker !
Première conséquence favorable, ce sont 334 millions de dollars qui vont être injectés directement dans le monde du poker !
150 millions pour les joueurs américains et 184 millions pour les non-américains (dont un peu moins de 5 millions pour les Français), ce sont les sommes que doit rembourser dans un délai relativement court PokerStars aux joueurs.
De l'argent qui devrait relancer l'activité quelque soient les décisions des anciens clients de l'opérateur. Certains décideront de tenter l'aventure sur le nouveau Full Tilt, d'autres de transférer tout ou partie des fonds restitués sur d'autres plateformes, quant à ceux qui choisiront de récupérer leur argent, en bons joueurs il devraient utiliser quelques billets verts pour aller disputer cash games ou tournois live...
Sans oublier les high stakers qui iront certainement animer les tables de cash high stakes virtuelles avec les millions remboursés. On a du mal à imaginer des joueurs comme Patrik Antonius (qui pourrait avoir 5 millions bloqués sur FT) ou Blair Hinkle (1 million dans son cas) placer l'argent sur un PEL...
De l'argent investi aussi pour relancer Full Tilt nouvelle version...
Il en coûtera en 700 millions de dollars à l'opérateur au pique rouge pour racheter son ancien rival, il va donc falloir développer rapidement le nouveau Full Tilt pour rentabiliser son investissement...
Forcément un budget communication va être débloqué et il devrait être conséquent ! Premiers bénéficiaires : quelques joueurs qui décrocheront des contrats de sponsoring (tiens, tiens, Phil Ivey, Gus Hansen, Patrik Antonius et quelques autres n'ont étrangement pas resigné de contrats au cours des derniers mois...). Fidèles à leur politique respective, les directions de FT et PS ont toujours entretenu de belles équipes, il y a donc peu de chance que cela change. Une bonne nouvelle pour quelques stars, mais aussi pour de jeunes professionnels dans les marchés régulés d'une certaine importance qui pourraient obtenir un "petit" contrat.

A louer : espace publicitaire de premier plan pour room ambitieuse...
Autre bénéficiaire : les médias, notamment spécialisés dans le poker. Toujours le même objectif pour le groupe nouvellement constitué : faire en sorte que FT redémarre rapidement et pour celà il faudra communiquer efficacement, en premier lieu auprès des médias susceptibles de toucher les joueurs de poker et en particulier ceux qui génèrent du rake. Une excellente nouvelle pour les médias qui subissent actuellement le ralentissement du poker.
Des soucis pour les concurrents du nouveau mastodonte !
Même si relancer efficacement Full Tilt sera difficile, la room ayant le handicap d'une mauvaise réputation et ayant disparu depuis une année ce qui a permis à ses fidèles de prendre leurs marques sur d'autres opérateurs, l'ancien numéro 2 mondial devrait capter un nombre important de clients lors de son retour. Avec les moyens de PS et de possibles synérgies, FT pourrait attirer de nouveau les joueurs grâce à une politique de communication et de fidélisation ambitieuse...
Un duo susceptible d'asphyxier encore plus les concurrents, moyens ou petits, qui souffrent terriblement aujourd'hui, en témoigne la vague de disparitions en France ou encore la réduction drastique des teams de joueurs pros de par le monde.
Le groupe PokerStars a les moyens de perdre de l'argent un certain temps afin de diminuer le nombre de rivaux et gagner de nouvelles parts de marché, garantie à terme de bénéfices substantiels...

Une nouvelle pas positive pour tout le monde...
Bref, les temps s'annoncent difficiles pour les concurrents de l'ogre et les disparitions et concentrations vont se poursuivre jusqu'à ce qu'il ne subsiste que quelques gros opérateurs internationaux accompagnés de pokerrooms dynamiques occupant une place privilégiée sur leur marché national, à l'instar de Winamax en France ou certains sites en Italie.
Un signal positif pour le monde du poker.
Premier point : la fin du black friday et le réglement de ce qui aurait constitué un véritable scandale si les joueurs de Full Tilt avaient dû faire une croix sur leur argent !
C'est un signe fort envoyé à la communauté du poker mais aussi à ses détracteurs ; le monde du poker est finalement globalement sain et on peut jouer au poker en ligne sans (trop) de risques pour son argent (on ne parle pas ici d'éventuelles pertes autour des tables...).
Deuxième point : le marché américain en ligne de mire ! Soyons clairs, les efforts de PokerStars n'auraient pas été aussi importants si les perspectives de légalisation du poker en ligne n'existaient pas au pays de l'Oncle Sam... Et le DOJ n'aurait pas été disposé à être aussi conciliant si la tendance n'était pas à une régulation nationale !
L'ouverture du marché américain, cela sous-entend des millions de joueurs pour les opérateurs, des émissions emblématiques qui redémarrent (High Stakes Poker par exemple) grâce au retour de sponsors et de nouveaux tournois/circuits avec de nombreux qualifiés online !
Conclusion : positif à court terme mais incertain à l'avenir...
Les joueurs récupérent leur argent, le duo PS-FT va injecter des fonds pour relancer Full Tilt, leurs principaux concurrents vont devoir se montrer dynamiques pour lutter contre ce nouveau rival, l'image du poker se trouve améliorée, bref les mois qui viennent devraient se révéler plutôt positifs pour les joueurs, les médias et les acteurs du poker !
Le problème étant qu'à terme le leadership du groupe ainsi constitué risque d'être fatal aux concurrents. Les petits vont disparaître et les gros terriblement souffrir induisant ainsi une situation quasi-monopolistique pour PokerStars. Un cas de figure qui se révélerait finalement extrêmement nocif pour le monde du poker avec en corollaire une réduction des investissements marketing, une diminution du nombre de joueurs sponsorisés et une latitude totale pour... augmenter les prélévements...

On pourrait voir du PokerStars partout...
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En revanche j'ai lu : "tiens, tiens, Phil Ivey, Gus Hansen, Patrik Antonius et quelques autres n'ont étrangement pas resigné de contrats au cours des derniers mois..."
Ben en fait si, Antonius a déjà signé avec une autre room :
http://poker-leaders.com/news/joueurs/3627-patrik-antonius-signe-un-deal-avec-le-site-igamecom