Première partie : naissance d'une ville et d'un mythe (1890 - 1955).
Les Indiens Mojaves connaissaient déjà le site et y établissaient parfois leur campement, avant que les Espagnols se l'approprient, créant une étape entre Albuquerque et la Californie car c'était un des rares endroits du désert dans lequel on trouvait de l'eau. Les Espagnols lui donnent son nom : Las Vegas qui signifie "les plaines fertiles". Les austères Mormons, qui s'y installèrent provisoirement en 1855 avant de quitter rapidement ces terres inhospitalières, pouvaient-ils imaginer ce qu'allait devenir ce coin de désert ? Avec ces photos inédites, l'incroyable odyssée de Sin City prend toute son ampleur :

Une rue en terre évoquant un western de la Paramount, deux ou trois cowboys, quelques maisons de bois et le premier bar-casino (déjà !), l'Arizona Club, en 1905, année de la création officielle de la ville de Las Vegas. La capitale des plaisirs a changé depuis...

L'Arizona Club, quelques années plus tard, fut le premier établissement à mettre en place une stratégie de communication et de promotion qui deviendra la règle ultérieurement.

Rencontre de deux légendes : l'intérieur de l'Arizona Club en 1908 avec le légendaire Wyatt Earp accoudé au comptoir au premier plan ! Roulettes et jeux de cartes apparaissent sur la droite, le début d'un mythe.

Tout a commencé avec la décision des édiles de créer un quartier -le block 16- destiné aux jeux et à la prostitution. Puritanisme (cachez ces vices que je ne saurai voir...) ou esprit visionnaire ? Bientôt les premiers investisseurs sentiront l'exceptionnelle opportunité offerte par cette dérogation.
En quelques années, Vegas se développe, les premiers hotels-casinos apparaissent, les Californiens, les mafieux, les femmes faciles et les amateurs de sensations fortes investissent la ville. Bien sur le démarrage est lent, Fremont Street ressemble encore à une paisible avenue de village du Middle-West dans les années 30...

Il faut un peu d'imagination pour reconnaître le Strip dans cette artère de province à la fin des années 40 ! Les panneaux publicitaires agrémentés des premiers néons apparaissent timidement avec le Sands, casino emblématique de l'après-guerre.

Si le développement du Strip reste encore embryonnaire, Fremont Street s'illumine de 1000 feux, le Golden Nuggets brille dans la nuit du Downtown Vegas en 1948, quelques années avant que le visionnaire Benny Binion ne rachète l'Eldorado Club et l'Hotel Apache pour en faire le Binion's Horseshoe.
Les casinos à thème, qui deviendront une marque de fabrique de Las Vegas, apparaissent. Bien sur, les balbutiements sont modestes, mais le casino The Last Frontier envoie déjà une diligence récupérer ses meilleurs clients à l'aéroport. Ambiance Western de rigueur...

Dans les années 50, l'essor de la cité du vice est indéniable. Les Américains se bousculent pour gouter aux plaisirs onéreux de Las Vegas. Le Desert Inn s'installe sur le Strip avec un golf de 18 trous et surtout une ouverture non-stop qui lui assure un succès immédiat. Howard Hugues y établira sa résidence permanente dans les années 60. Au début du XXIe siècle le casino sera détruit pour faire place au luxueux Wynn.

Les Saloons avec une roulette truquée et du whisky frelaté ont fait place à des complexes luxueux dans lesquels la course aux plaisirs s'intensifie. Qu'importe puisque ce qui se passe à Vegas reste à Vegas... Au Sands, en 1954, on joint l'utile à l'agréable !

En 1955, Vegas connait le début de son apogée, de nombreux complexes s'ouvrent, de plus en plus luxueux, de plus en plus grands, avec le renfort de Stars du showbiz pour assurer spectacle et promotion. Le crooner kistch Liberace inaugure le Riviera avant d'en faire les beaux jours, un coup de ciseau enlevé qui signe la naissance du nouveau Las Vegas, démesuré et vertical !
La semaine prochaine, retrouvez la seconde partie de notre dossier sur l'histoire légendaire de Las Vegas avec les années folles de Sin City, l'édification de gigantesques complexes, le Rat Pack et la naissance des WSOP.
L'équipe de www.Madeinpoker.com tient à remercier l'université du Nevada pour ses photos.
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