Rien à faire, j’adore cette ville. Je m’y sens presque chez moi, c’est ma base principale, comme nulle part ailleurs dans le monde. Etrange d’ailleurs que je puisse trouver un côté chaleureux et confortable à cette ville si impersonnelle qui érige l’entertainment au statut de religion et hausse le Caesar’s Palace au titre de patrimoine national.
Et pourtant, Vegas est une ville attachante. Déjà parce que contrairement aux idées reçues, elle n’est pas qu’une ville de casinos, ceux-ci n’étant regroupés qu’autour du Strip, l’artère principale de cette mégalopole de presque 2 millions d’habitants. Autour du Strip se trouvent de nombreux quartiers résidentiels à l’américaine : petites maisons au look similaire, écoles, supermarchés et autres petits restos sympathiques. Ces quartiers n’ont aucunement le charme des villes européennes mais à vivre, ils sont agréables.
Surtout quand on la chance d’y avoir une petite maison avec piscine et un semblant de jardin : une véritable bouée de sauvetage le matin sur la terrasse en plein soleil après une nuit passée sous les lumières tamisées des casinos qui ne cessent de pousser.
En effet, malgré les innombrables reportages sensationnalistes annonçant la mort de Sin City suite à la Crise, Vegas vient de retrouver un nouveau souffle avec son City Center : un monstre de béton, d’acier et de verre construit en plein milieu du Strip pour un budget colossal de plus de 8 milliards de dollars. Au programme : des tours d’habitations (le moindre appartement studio coûte un demi million de dollars), une centaine de restaurants, des milliers de chambres d’hôtel 5 étoiles, des bars, des boites de nuit, des galeries commerçantes regroupant les marques les plus luxueuses du monde (Gucci, Vuitton, Dior, etc) et, bien sûr, un tout nouveau casino. Parce que ça manquait sur le Strip, un casino…
Notons tout de même que l’Aria (nom de la Tour/casino) offre une poker room immense et flambant neuve, dans laquelle il est possible, selon la demande, de jouer en Mixed Games ou en Horse pour de faible limites (dès 4$-8$) : une rareté dans Vegas et un bon tarif pour apprendre. Avis aux amateurs.

Le nouveau Vegas est arrivé. Et il ressemble à New York ou Shanghai !
Quand j’ai découvert le City Center, qui vient tout juste d’ouvrir ses portes, je n’en ai pas cru mes yeux. Même si quiconque vit à Vegas sait que la crise ne semble pas aussi grave qu’on veut bien le dire, (il suffit de se promener dans les casinos pour se rendre compte que rien n’a vraiment changé ; en fait, les hôtels sont justes passés d’un taux de remplissage de 95% à 90%), je ne pensais pas voir la ville se moderniser aussi rapidement. Parce que le nouveau "Centre" de Vegas est d’une incroyable modernité.
Ce n’est pas compliqué, les investisseurs – la majorité du Moyen Orient – ont probablement dû embaucher la totalité des plus grands designers du monde pour travailler sur ce projet pharaonique : chaque détail est sculpté, étudié et façonné pour être beau et nouveau, et ce, du sol au plafond. Les restaurants sont magnifiques : il n’y en a pas deux qui se ressemblent et pas un qui soit vilain.
D’ailleurs, j’en profite pour tuer une idée reçue : à Las Vegas, si on a un minimum de moyens, on mange vraiment très, très bien. C’est une des villes où je me régale le plus, surtout question nourriture japonaise, thaï ou avec les bons bouts de viandes qui fondent sous l’inutile couteau.
Mais si j’aime Vegas, c’est aussi parce qu’on peut y faire ce qu’on veut, - presque - quand on veut. Essayez de manger un sushi à 6h du matin à Paris, pour voir… De plus, outre que la ville se repose peu, elle offre également des activités surprenantes. Vous saviez vous qu’on pouvait skier à Las Vegas en hiver ? Pour se faire, vous roulez plein nord vers le Mt Charleston pendant 45 minutes, vous louez votre matos et hop, vous êtes sur les pistes, avec le désert en contre-bas. Certes, il n’y a que deux pistes, mais ça vaut le coup, rien que pour prendre un bon bol d’air.

Non, non, vous ne rêvez pas, vous êtes bien à Las Vegas !
Vous pouvez aussi partir en hélico pour survoler le Grand Canyon ou louer un bateau pour aller pêcher sur le Lac Mead. Il ne faut pas oublier que Vegas a été construite au milieu de nulle part. Et qu’elle est donc entourée de déserts, montagnes, lacs ou autres réserves naturelles !
Enfin, mais ça vous le saviez déjà, si j’aime Vegas, c’est avant tout pour les parties qui s’y déroulent. Il n’est nulle part au monde où j’aime autant jouer qu’au Bellagio. Et quand la loi sur le jeu sur internet va être votée aux USA et que les casinos pourront à nouveau être partenaires avec les sites online, on va assister à un deuxième gros boum du poker, encore plus grand que celui de 2003, je le pense vraiment.
Les parties de cash à Vegas sont belles et j’apprécie connaitre nombre des habitués des tables auxquelles je joue (Mixed Games de 50/100 à 150/300). Il y a d’ailleurs un nouveau jeu qui vient de faire son apparition, et qui, j’en suis certain, va faire fureur d’ici peu dans de nombreuses poker room de part le monde : le "Baducey". Chaque joueur se voit distribuer 5 cartes, et, en trois tirages, il doit se composer une main de "Deuce to Seven" et une de "Badugi" (au 2 et non à l’as), la meilleure main étant 2 3 4 5 7, avec 2 3 4 5 de couleurs différentes, et les coups sont souvent partagés, façon Hi-Low, en fonction de ce que les joueurs ont en main.
Il faut reconnaitre qu’il est particulièrement intéressant du fait de la stratégie, qui combine celle de ses deux parents. Ce qui est drôle, c’est que comme le jeu est tout neuf, personne ne sait encore quelle est réellement la meilleure technique pour gagner !

La poker room du Bellagio, lors du WPT Five Diamonds - dans lequel je n'ai pas brillé -
Pour conclure, je dirais que Vegas est fascinante parce qu’en plus de ne ressembler à aucun autre endroit dans le monde, elle ne s’arrête jamais de vivre et de bouger. Il y a toujours un nouveau spectacle, un nouvel endroit sorti de terre ou un resto à essayer. Et surtout, il y a toujours du monde, à toute heure du jour et de la nuit. Ca change de Paris, où il devient impossible de faire du bruit passé 22h, tuant dans l’œuf toute envie de faire la fête ou de trinquer tard au comptoir avec ses amis.
Ce qui ne m’empêchera pas, si je gagne prochainement un –gros – tournoi, d’y acheter un appart’. Histoire de vivre les deux opposés, en alternance : la culture, les belles pierres et l’histoire puis la superficialité, les paillettes et le fun. Et là, vraiment, ce serait parfait.

Du soleil, une piscine, un casino et un 5 étoiles pour le réveillon, what else ?
En attendant, je suis au Maroc, à coté de Casablanca au tout nouveau Casino Mazagan Resort qui pourrait devenir une belle étape poker dans un proche avenir, et c’est d’ici que je vous souhaite une très bonne année 2010 avec un maximum de rivers gagnantes et un bankroll avec plein de zéros !
A+++
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Beaucoup de bracelets et de $ en 2010 ;)
Bastos